SUR CETTE PAGE
Le dessin et les mots, le travail d'un designer vu par lui-même
Pro en consulting, ou comment devenir consultant
Jeu de go, le language des pierres, exigeant
Le massif de la Clape, odorant
Le dessin et les mots, le travail d'un designer vu par lui-même
Ce petit livre aux illustrations faussement naïves a le grand mérite de déchirer un voile d’hypocrisie trop présent dans l’entreprise. À l’occasion d'une prise de recul sur sa propre expérience, un designer japonais partage quelques réflexions simples et percutantes, en tout cas nouvelles dans la profession. Par exemple, il démonte l’idée reçue selon laquelle « un dessin vaut mieux que mille mots ». Au contraire, les mots disent souvent plus qu’une image, l’idéal étant de cumuler les deux modes d'expressions sur une même page ; alors le dessin remplace les mots manquants ou supprimés dans une phrase originale. Le cas extrême de la couverture d’un livre doit donc remplacer les rares mots manquants dans un texte pourtant censé tout dire. Il dénonce aussi la dissociation entre sens et stratégie d’un côté, représentation et partage de l’autre. On ne peut penser les uns sans les autres. Plus loin, il distingue le designer narcissique du designer égoïste, ce dernier remportant le plus souvent la palme. Enfin un chapitre entier est consacré à la description d'un jeu personnel de l’auteur, consistant à se dédoubler en plusieurs rôles depuis le dessinateur brut jusqu’au planificateur de campagne marketing en passant par le financier ou le producteur. Il voit ces rôles comme un empilement de points de vue disposés dans un espace de plus en plus contraint au fur et à mesure que les dédoublements se multiplient, matérialisant l’évolution débridée de sa profession.
Cette lucidité l’aide à surmonter ses difficultés, et il partage cette expérience sans jamais tomber dans l’écueil de la catharsis. Au contraire, un certain détachement lui permet de nous éclairer objectivement et de dégager des vérités universelles.
Référence : lu dans l'édition de juin 2021 (éditions B42)
Pro en consulting, ou comment devenir consultant
Quand Thierry Boudes, professeur de stratégie et grand créatif, m'a appelé pour co-rédiger un livre sur le métier de consultant, je me suis jeté sur l'occasion. Il m'a présenté un troisième larron, Pierre Blouvac, et nous avons démarré l'écriture dudit bouquin avec ardeur.
Enfin l'occasion était donnée par un éditeur crédible (Vuibert) à trois passionnés de donner tout ce qu'ils avaient dans le ventre afin de promouvoir ce métier, d'en souligner les vertus trop souvent ignorées et surtout de définir concrètement une liste d'outils pratiques qui complètent utilement les ouvrages théoriques déjà produits sur le sujet. Même si le contenu n'a aucune prétention littéraire, entre deux méthodes ou exercices il témoigne de la réalité du terrain qui comme chacun sait, est fait de chair et d'os.
Nous pensions que le livre serait lu par des étudiants se destinant à ce métier (Vuibert est un éditeur bien connu dans les milieux académiques), il s'avère que le lectorat le plus visible, celui qui se manifeste en nous disant ce qu'il en pense, est fait d'entrepreneurs, de consultants et de consultants-entrepreneurs, au premier rang desquels les professionnels en reconversion entre quarante et soixante ans.
Référence : lu dans l'édition de septembre 2018 (éditions Vuibert)
Jeu de go, le language des pierres, exigeant
Un livre lourd, en papier glacé à la façon des vieux magazines, comme lesté par des pierres. Le manuel du débutant éclairé, qui a déjà joué avec un autre débutant en autodidacte et qui veut aller un cran plus loin. L’ouvrage est soigné, parfaitement construit, progressif, didactique et exigeant, à l’image d’une initiation à un art d’Asie. Une fois refermé, il conduit naturellement à l’étape suivante : entrer dans un club.
Référence : lu dans la cinquième édition de novembre 2019 (éditions Praxeo)
Le massif de la Clape, odorant
Odorant parce qu'empli de description d'arbustes chauffés au soleil d'un climat méditeranéen typique, de fleurs rares dont des orchidées attirant des passionés de tous horizons, d'embruns projetés par des vents vigoureux. Dans ce massif qui jadis fut une ile, des grottes abritent des espèces de chauve-souris protégées et des cours d'eau éphèmères nourissent des plantes courageuses capables de survivre dans un environnement hautement hostile. Une poignée de villageois entretiennent le souvenir de marins perdus en mer, cultivent une vigne aux fruits recherchés et surveillent les quelques touristes et sportifs autorisés, hors saison chaude, à parcourir leur terre en respectant son fragile équilibre écologique.
Référence : lu dans l'édition de mai 2009 (Actes Sud / Dexia éditions)
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